jeudi 24 décembre 2020

La bibliothèque scolaire et municipale

Une bibliothèque avec vue
Une bibliothèque avec vue

Il y a une quinzaine d'années, lorsque je vivais dans une cabane dans la forêt, j'avais envoyé un courriel au ministre de l'Éducation pour suggérer que dans les villages du Québec on associe bibliothèques scolaire et municipale, de sorte que ces espaces culturels minimalistes dans les villages deviennent autant de points d'encrage et d'ancrage et facilitent aussi les échanges intergénérationnels; les adultes y côtoyant les enfants. On me répondit que c'était impossible car les bibliothèques scolaires n'ont pas la même vocation que les bibliothèques municipales. Langue de bois. C'est bien car avec du bois on fait du papier...

La bibliothèque vue de chez moi derrière le presbytère
La bibliothèque vue de chez moi derrière le presbytère. C'est le premier pignon à l'arrière

Qu'à cela ne tienne, j'ai été ravi qu'une telle idée ait fait son chemin sans moi! Un projet a vu le jour nulle part ailleurs qu'ici où une citoyenne et un citoyen ont mené à bout de bras un projet singulier de couplage de la bibliothèque scolaire et municipale exactement comme je le pensais, quoique dans mon esprit c'eut été plus grand. Mais bon, nous sommes dans une municipalité de 500 habitants, avec un autre 450 qui vivent dans un territoire privé à environ 7 km du village.

Comme il n'y a pratiquement rien à faire dans ce village, COVID ou pas, j'ai décidé de devenir bénévole à ladite bibi, comme je l'avais été il y a une quinzaine d'années à la bibi de Scotstown, le bled où j'avais une chambre d'hôtel à l'époque pour y prendre une douche, utiliser internet et téléphoner lorsque je n'étais pas dans ma cabane.

Il ne faut pas se prendre la tête avec ça: la partie municipale de la bibliothèque n'est ouverte que 3h30 par semaine! Étant maintenue à bout de bras seulement par des bénévoles. On ne va tout de même pas payer les gens pour des histoires de culture, car ici le bois on le coupe à blanc et ce qui se passe avec après on s'en fout. À peu de choses près.

Ce qui fonctionne étonnamment bien avec ce service de bibliothèque c'est le prêt entre bibliothèques. À distance, chez soi ou ailleurs, on va sur le site du réseau des bibliothèques de l'Estrie et on cherche dans le catalogue un livre que l'on veut et on se le commande. Les livres arrivent de partout par la poste. Une bénévole va au bureau de poste chercher les livres, les amène à la bibi et elle/il ou d'autres bénévoles traitent le tout. C'est en somme le gros du travail du bénévole que ce traitement fastidieux de réception, d'envoi et de renvoi des livres. On téléphone aux abonné.e.s pour les informer que leurs livres sont arrivés et soit qu'ils/elles viennent les chercher à la bibi durant les petites heures d'ouverture, soit on les laisse au dépanneur à leur nom; le dépanneur abritant aussi le bureau de poste! Si un livre n'existe nulle part dans le réseau de l'Estrie, on peut le faire venir d'ailleurs, jusqu'à Tombouctou s'il le faut puisqu'avec WorldCat (World Catalog) on peut repérer où se trouve l'exemplaire le plus proche de chez soi en entrant notre code postal. S'affiche alors le nom de la bibliothèque et la distance de chez soi. Ça va donc de 15 km, le village suivant, à 12 000 km si la seule copie est en Australie. On évite autant que faire se peut de choisir l'exemplaire qui se trouve en Australie, sauf bien sûr si c'est une copie numérique:)

Comme la plupart des bibliothèques de villages occupe peu de surface, on ne possède pas beaucoup de livres. Pour pallier à cet inconvénient, trois fois par années il y a rotation de livres d'une bibliothèque à l'autre. Il faut donc mettre le tout dans des boîtes et l'inverse sortir les nouveaux arrivages, de sorte que les citoyen.ne.s puissent avoir un choix différent de temps à autre, en plus du prêt entre bibliothèques.

Vue enneigée depuis les fenêtres de la bibliothèque
Vue enneigée depuis les fenêtres de la bibliothèque


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