lundi 4 mai 2020

TOUT doit changer

Tout doit changer. Du tout au tout. Rien ne tient la route.
Nous avons complètement évacué la dimension spirituelle de l'être humain au bénéfice d'un monde purement matériel, avec les effets pernicieux qu'engendrent cette société matérialiste de gaspillage et d'exploitation à outrance.
Je tenterais d'expliquer bien des processus qui m'amène ainsi à postuler que tout doit changer de fond en comble. Ainsi je tenterai d'expliquer ce qui dans la science et dans la spiritualité converge, car nous sommes habités par la sacro-sainte science.
Pourtant la science telle que nous la connaissons n'a que 5 siècles environ et tente de mettre à sac l'acquis de millénaires en tentant d'expliquer le monde de manière soi-disant rationnelle. Or cela dépend du point de vue d'où l'on observe la création pour se rendre compte que la vision de la science est d'une grande étroitesse et que l'on peut à tout moment corroborer les découvertes de la science par le spirituel et montrer là, par le fait même, en quoi la science ne fait que constater, découvrir ce qui existe de tout temps; sans son apport.
L'univers n'a jamais eu besoin de la science pour exister. Cela devrait servir d'explication première ici et de rappel à l'ordre de ce que la science peut produire: une vision tronquée de l'univers et une arrogation vaine de sa supériorité. N'en déplaise aux sceptiques!

Dans L'esprit d'invention - Le jeu et les pouvoirs (2018), Élisabeth Dufourcq écrit dans le sous-chapitre Classement des signes d'échanges, déclassement des savoirs inclassables: "De fait, les sceaux, gravés à l'origine par un très petit nombre de scribes, jetaient une marque indélébile sur la nature vivante.
Pour des siècles ils donnaient un avantage considérable à ceux qui les scellaient, celui de classer les biens, de normaliser les échanges, de vérifier le respect de procédures, mais aussi de contrôler les faibles. Ils leur permettraient de surveiller, voire d'embrigader les esprits, d'enraciner plus définitivement de quadriller la vie de gens qui ne les décryptaient pas.
Mais, simultanément, ils « démonétisaient », si l'on ose dire, et de ce fait il risquaient de marginaliser les connaissances qu'ils ne pouvaient classer. Au nombre de celles-ci se trouvaient les savoirs intimes, variés et vivants, transmis oralement dans les familles, les villages et les tribus. Comment figer par l'écriture les nuances ou les gestes transmis depuis les siècles?
Comment évaluer ces mille savoirs mémorisés d'expérience, au prix d'essais, d'échecs et de succès comparés? On imprime difficilement dans l'argile les tours de main, les regards et les odeurs, les vibrations des ondes et les équilibres infimes. Comment monétiser les savoirs venus des échanges entre les femmes et les sages-femmes, les artisans et les cuisiniers, les verriers et les céramistes, les jardiniers, les teinturiers, les alchimistes, les sourciers, les rebouteux? Ce qui est certain, c'est que malgré leurs recherches, les archéologues n'ont retrouvé à ce jour aucune trace d'un usage domestique ou privé de l'écriture.
Ce sont ces sciences très tard dévoilées qu'un jour les inquisiteurs du Moyen Âge soupçonnèrent de sorcellerie et que les scientistes du XIXe siècle disqualifièrent en les traitant d'empiriques... ces sciences aux mille dosages secrets, enracinées dans l'intimité des familles, transmises depuis le temps des mages persans par des dynasties d'artisans ou de corporations frissonnantes parfois d'une magie poétique.
Pendant les milllénaires, le prestige de signes comptables réservés à un petit nombre de scribes autorisa les plus autoritaires d'entre eux et leurs successeurs universitaires à prendre de très haut cette science qui demeurée gestuelle, orale, voire criblée de proverbes et d'incantations, n'avait pas voulu se « dégager de toute attache mystique ».
Ainsi, des pans entiers de savoirs, qui pourtant ne restaient pas dormants, furent classés hors circuit des sciences officielles et des pouvoirs, presque confinés dans une préhistoire orale qui, dans d'innombrables familles et d'innonbrables métiers, dura presque jusqu'à nos jours.
Ce qui est certain et riche d'enseignments pour notre temps où nous passons massivement de l'écriture manuelle au logiciel électronique, c'est que dès la fin du IVe millénaire avant notre ère, l'écriture codée et maniée par un petit nombre de spécialistes était devenue un outil d'encadrement d'une puissance inestimable. Â Sumer et plus tard en Égypte, quoique de façon différente, elle allait permettre à ceux qui la maniaient de surveiller, quadriller, presque de « penser pour » les gens qui ne la maîtrisaient pas, la maîtrisaient mal ou qui avait l'imprudence de s'en servir sans en mesurer la puissance. Sans anachronisme, on peut mesurer de nos jours, à l'heure de l'électronique, le risque hégémonique lié à une toute nouvelle écriture: « Un jour, disait en 2013 Eric Schmidt, président de Google, la technologie aura tellement évolué qu'il sera extrêmement difficile pour les gens de regarder ou de consommer quoi que ce soit sans que cela ait été, d'une façon ou d'une autre, pensé pour eux. » Ou bien encore: « la vie privée pourrait bien être une anomalie. » "

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