mardi 17 juin 2014

Le bon et le mauvais côté du Mile End

J'ai connu le Mile End, il y a 30 ans. A l'époque au Olympico/Open Da Night) l'expresso se vendait 45¢. Il est à environ 3$ maintenant ce qui fait une augmentation d'environ 700% en 30 ans. Quant aux logements, les prix n'ont cessé de gonfler à partir de la décennie 90, à peu près au moment où avait été décidé une première fois que le mégahôpital du CHUM allait être bâti sur les terrain de la STM en face du métro Rosemont, là où existe encore des garage de la STM. Quand je suis arrivé dans le quartier on trouvait facilement des 5½ à 325$ par mois. Aujourd'hui il est courant d'en trouver entre 1500$ et 2000$ par mois. On me dira que c'est à peu près la même augmentation que pour l'expresso d'Olympico mais je ne saurais boire pour 2000$ de café chaque mois, d'autant plus qu'il me faut acquitter mon loyer...
La spéculation immobilière dans le Mile End le rend désormais quelque peu infecte pour cette raison, avec Ubisoft et autres entreprises du genre.
Lorsque j'y vivais encore il y a dix ans, je me trouvai chez Latina et devant moi passait une jeune cliente dont les emplettes pour le seul repas du soir lui revenait à 40$, ce qui à l'époque était presque mon épicerie de la semaine. Latina était l'un de ces marchés italiens ou grecques ou portugais qui pulullaient le quartier autrefois, avec des poissonneries, des boulangeries à des prix très abordables. Pendant près de 20 ans, je payais ma grosse miche de pain entre 1,25 et 1.75$. Aujourd'hui j'ai une galette à ce prix.
Les gros immeubles textiles rue de Gaspé ont aussi été la proie de la spéculation, avec le 5455 vendu 8 millions $ en 2006 et racheté pour 37,5 millions $ en 2013, soit une augmentation de près de 500% en 7 ans, sans que rien de particulier n'y soit fait, comme pour les logements du reste.
De petits commerces se sont installés dans le quartier qui ont remplacés les commerces des communautés culturelles précédentes, telle la pharmacie à l'angle Saint-Viateur/Saint-Laurent qui a été remplacé par un café qui est tout de même original. A côte autrefois sur Saint-Viateur, il y avait une tabagie. Ce monsieur a fermé en 2002 après 50 ans de présence. C'est un prologement du café du coin maintenant. Je ne veux pas être nostalgique mais assurément mes souvenirs du quartier me permettent d'en parler différemment que si j'y arrivais à l'instant.

Le champ des Possibles


Sans doute l'une des plus belles initiatives dans le Mile End est le Champ des Possibles, un espace d'un hectare, ancienne gare de triage du CP qui a été lesté de cette fonction au début des années 90. Dès mon arrivée à Montréal en 1985, je me suis mis à fréquenter cet espace. Laissé en friche pendant deux bonnes décennies, il a fini par faire l'objet d'un regard attentif par Emily Rose Michaud qui s'y est investie. Rejointe éventuellement par quelques autres, ils ont réalisé quelque choses qui était du domaine de l'impensable sous d'autres administration municapale, à savoir la conservation de l'espace comme une espèce de semi-parc, sans aménagement officiel comme sait le faire si mal ou bien le service des parcs à Montréal. L'an dernier la Ville de Montréal a enfin entériné l'effort, après l'avoir acquis du CP pour une somme de 3 millions $. L'idée première de la Ville était bien évidemment de revendre pour la construction de condos. Il s'en est fallu de peu pour que cela devienne le cas. Ce qui a sans doute légèrement arrêté le processus est la nécessité de décontaminer ces terrains qui pendant des décennies avaient reçus des milliers de wagons et locomotives qui transportaient et sûrement échappaient à l'occasion toute sorte de produits chimiques et des produits pétroliers. Ainsi, il est interdit d'y faire des jardins communautaires à des fins de consommation.
Etant donné le peu d'espace vert dans le Mile End, ce grand terrain représente un lieu unique dans une ville comme Montréal.

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