mardi 25 février 2014

Québec, bel exemple de politique à courte vue

Chaque fois que je vais à Québec, ma région natale, j'ai un malaise et fort heureusement je ne suis pas migraineux de nature. L'évolution de la "Vieille capitale" depuis les années 50 me laissent pantois. Chaque nouvelle année semble apporter son lot de kitscheries et de ringardises à se demander s'il y a quelque chose dans l'atmosphère de cette ville et de sa région qui la font être si soumise à un conservatisme à faire pâlir les Républicains aux États-Unis et c'est comme si Radio X et Régis Labeaume était les seules porte-voix permis de la région. C'est quand même dans cette ville que 40 000 personnes sont descendus dans la rue pour manifester en faveur de la radio la plus scabreuse au Québec, le dixième de la population! Aucune cause à Québec n'a réussi à faire sortir autant de personnes dans la rue.
Que ce soit dans les domaines de l'urbanisme, de l'architecture, du transport, du tourisme et bien d'autres encore, Québec "avance en arrière" et il semble que personne sur place ne se rend compte de l'inanité des décisions qui sont prises par les sbires au pouvoir. Parlant de pouvoir à Québec, le maire Labeaume est la marionnette parfaite de gens dont les propres intérêts d'argent exercent une influence sans pareille sur l'ensemble des activités, tels des parasites qui tuent leur hôte. Québec est l'exemple parfait de ce qu'il ne faut pas faire en termes d'évolution d'une société.
Cela se voit de façon flagrante dans son scénario de transport, dès l'arrivée aux ponts qui enjambent le fleuve vers la ville. Les heures de pointe à Québec sont cauchemardesques et la seule solution qui est venue à l'esprit de grands penseurs de Québec, c'est d'ajouter d'autres voies aux autoroutes existantes dont Québec peut se targuer de posséder le plus grand nombre par tête de pipe.
En termes architecturaux, on ne peut pas dire que Québec ait réaliser grand chose de très intéressant depuis la seconde guerre mondiale, à part peut-être quelques immeubles publics. Puis ce qui est du secteur privé on a affaire à des gens de peu de culture qui ont peut-être des diplômes en commerce mais aucun intérêt envers les arts et l'architecture ou la littérature. C'est d'ailleurs à Québec que l'on a mis à jour le plus grand réseau de prostitution juvénile, ce qui en dit long sur les activités et les loisirs d'une certaine élite: ça mange et ça baise. Pour le reste, je ne suis même pas sûr que ça vaille la peine de s'y attarder.
Pendant des décennies, le Vieux-Québec - qui ne mérite plus tant de faire partie du patrimoine mondiale de l'UNESCO - a été le terrain fertile d'une pure spéculation immobilière. Résultat: il n'y a plus de vie dans le Vieux-Québec. A peu près tous ceux et celles qui faisaient en sorte qu'une vie de quartier y existait sont partis depuis belle lurette. Les commerces de proximité (cinéma, quincaillerie, cordonnerie, boulanger/patissier, etc.) ont fermé en même temps que les écoles. Le tout est remplacé par des commerces de toc, des franchises américaines, des bars et des restaurants. Pas de quoi attirer les visiteurs qui savent voyager et ne sont pas intéressés par ce genre de mode de vie de façade.
C'est ainsi que l'on apprenait cette semaine la fermeture du Loews Le Concorde, ce qui devrait servir de "wake-up call" mais que l'on ne verra pas comme un symptôme de la désuétude d'un scénario de perte de sens tel que promu par les édiles et de "gens d'affaires" peu scrupuleux. Le Château Frontenac est maintenant vide aux trois-quarts sur une base annuelle, ce qui en dit long sur le déclin de Québec.

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L'aliénation

Il y a un tel degré d'aliénation en écoutant et en lisant tout sur le débat sur la "Charte", une aliénation qui s'ignore bien évidemment ou, d'un côté on a une image d'épinal de la société québécoise pure, condescendante et assurée de la justesse de sa démarche idyllique vers la perfection et, de l'autre, cette aliénation qu'est celle des Autres, précisément celle de ceux et celles qui portent des objets religieux de tous genres irrémédiablement non-admis dans la tribu de l'autre qui, dans son aliénation à elle n'y voit qu'un outrage à son devenir de libération factice. « Hystérie, insomnie, stress, névrose. Donnez une meilleure impression grâce à un meilleur usage des cosmétiques. » (Chanson de Vangelis)
Parmi les choses qui devraient préoccuper un tant soit peu la tribu, il y a ce triplement du nombre des voitures depuis 30 ans et qui empoisonne de manière ostensible tout désir de simplement vaquer à son existence, une obsession proportionnelle au souhait d'un environnement propre. L'un est en train de détruire l'autre sans que l'on semble même s'en rendre compte.
Autre aliénation non moins percutante: loin d'être affranchis les membres de la tribu sont franchisés mur à mur et totalement complaisant de cet état de chose. Costco, Walmart et une multitude d'autres marques. Dans des gaspillages d'espaces sans fin, le membre de la tribu ballade son existence de parking en centres d'achats gargantuesques qui le consomment sur des autoroutes envahissantes, telles des tubes digestifs. On n'aurait jamais imposé une telle culture invraisemblable. Elle s'est insidieusement infiltrée dans des brèches béantes du dégel, lentement, au compte-goutte, par incrément, par strates d'acceptation miroitantes d'accès au bonheur, exempt d'ontologie, de transcendance inutile (sinon celle liée à la satisfaction momentanée), du "ici et maintenant", de l'immédiateté du l'assouvissement à crédit.

La génération montante qui a grandi dans ce simulacre de culture ne semble en fait que revendiquer son droit de poursuivre cette ivresse, voire cette ivrognerie aux couleurs chatoyantes que lui transmet les deux générations précédentes qui, elle, semblent avoir agi par frustration. Celles-là s'en vont tranquillement dont le membres les plus veinards se vautrent dans une retraite d'insouciance et égocentrique, intellectuellement dépourvus de toute capacité à se demander si leur complicité à cette "dialectique matérialiste" vide de tout sens n'entrainera pas les suivants dans des déboires que l'on n'ose s'imaginer. Qu'a-t-on transmis sinon des valeurs qui se rapprochent de celles du robot qui ne veut pas mourrir, somme toute pas tellement plus brillantes que ce que l'on avait évacué pour soi-disant s'en sortir.

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