samedi 31 août 2013

L'usage erroné du mot "valeur" pour dire comportement, conduite

Non seulement la seule idée d'une "Charte des valeurs québécoises" me tape sur les nerfs royalement mais l'usage même du mot "valeur" est en soit totalement inapproprié ici. Il faudrait d'abord définir ce que l'on entend par "valeur" et m'expliquer en quoi les "valeurs" québécoises sont si différentes de celles du reste des habitants de la planète à tout le moins du monde soi-disant libre. Je ne suis aucunement Trudeauiste, mais il existe déjà des chartes canadienne et québécoise qui établissent assez clairement ce que sont nos "valeurs". Ce que veut le PQ c'est un code de conduite. Rien de plus. Alors appelons ça le code de comportement des individus sur la place publique, même si la chose est en soi superflu. Le code civil établit déjà en des milliers d'articles la façon qu'il est acceptable de se comporter en société.
Figer des règles de conduite sur tout a un côté pervers. On le voit bien. Depuis des centaines d'années les us et coutumes ne cessent de changer, d'évoluer. J'ai trouvé cet article (pdf) intéressant dans un numéro de la revue  Planète qui paraissaient en France dans les années 60.
C'est l'histoire d'un éditeur américain qui se fait poursuivre par l'État en 1963 et qui est condamné à 5 ans de prison avec sursis et à 42 000 dollars d'amende pour avoir publié des photos de nudité représentant un noir et une blanche.
Aujourd'hui c'est l'État qui serait condamné pour poursuivre quelqu'un qui publierait un tel article! Je ne suis pas sûr que ni l'Iran, ni l'Arabie Saoudite ait un code de conduite en public avec la vestimentation requise. Cela est du tacite. Ce sont des coutumes qui "valent" ce qu'elles valent surtout pour les femmes. C'est ignoble à nos yeux. L'est-ce vraiment aux leurs? N'achète-t-on pas la paix sociale localement en s'y conformant?
Dans cette "charte québécoise des valeurs" qui devrait s'appeler un "code de comportement sur la place publique" (et encore ces articles pourraient simplement être ajoutés au Code civil au lieu d'en faire un plat.), on fait de la discrimination en partant car il y a bien des comportements de Québécois de souche qui sont encore plus répréhensibles que le port d'un niqab. Alors si on veut se mettre le doigts dans le collimateur, allons-y gaiement et incluons tout ce qui nous irrite, pas juste un pièce de vêtement. Cessons d'être de purs hypocrites. Je ne dis pas que je n'accepte pas que l'on statue sur le port du niqab, je dis que nous devrions aussi en finir avec d'autres comportements québécois de souche qui sont inexcusables mais qui sont dans les moeurs de notre si belle culture désormais et qui causent bien plus de dommages que le niqab. Franchement!
Quelques exemples? OK
La spéculation immobilière est-elle une valeur québécoise? Que quelques individus hommes et femmes achètent et vendent à tour de bras des immeubles et les revendent en gonflant les prix causent des difficultés sans nom. L'augmentation indue des loyers appauvrit ceux et celles qui doivent les subir. Cela change considérablement la vie des quartiers au point d'en chasser les habitants pour les remplacer par de mieux nantis. Lorsqu'en plus on refuse de construire des logements à prix abordables, on est complice de cette situation: on oblige ceux qui devraient en bénéficier à se ruiner. Certains politiciens sont aussi des spéculateurs immobiliers et refuseront de voir une partie de la population échapper à leurs activités de profiteurs.
Accorder un permis de coupe forestière dans un parc est de l'ordre de l'ignominie. Comment se fait-il que l'on autorise une telle chose. Cela fait-il partie des valeurs québécoises d'être de purs imbéciles?
Les exemples pleuvent sur tous les fronts des malversations des Québécois de souche qui ne portent pas de niqab mais qui se couvrent de honte de par leurs comportements incivils.
S'il y a "crise de valeurs morales" au Québec, c'est bien de ce côté-là qu'il faudrait regarder. Il y a désormais un terrorisme d'État où l'on est obligé de subir les manigances des maints lobbies. L'assurance-médicaments est un des pires actes orchestrés par l'État nous obligeant non-seulement à y adhérer mais à débourser bon an, mal an plus de 15 milliards de dollars que l'on remet sur un plateau d'argent (sans jeu de mot)  aux compagnies pharmaceutiques, en plus de payer les médicaments!
La liste est longue dans le domaine des ressources naturelles des malversations de l'État par l'autorisation de la destruction d'écosystèmes en notre nom et sans que l'on puisse y faire grand chose. Cela semble faire partie de ces "valeurs québécoises" de merde. Tout n'est pas mauvais. Ce n'est pas ce que je tente de signifier ici. Au contraire, nous avons de bon côté :) mais cessons d'être hypocrites et de choisir seulement ce qui fait notre affaire.
Avec l'inexorable vieillissement de la population (nous en sommes à une moyenne de 45 ans) et le taux de dénatalité (ici comme dans la plupart des pays européens et au Japon), il ne restera tout au plus qu'une petit million de Québécois dit de souche dans une centaine d'années. Préparer l'avenir c'est aussi concevoir une forme d'accueil pour ceux et celles que l'on fait "entrer". Pas juste deux, trois cours de COFI mais permettre aussi aux diplômés en médecine et autres professions de trouver leur place dans notre "belle" civilisation. De toute façon, même moi qui suis Québécois de souche de sans doute 10e génération (1664) ne trouve pas trop ma place dans cette société québécoise dont les seules "valeurs" désormais semblent être que l'argent et l'accumulation d'une quantité inénarrable de cochonneries achetées chez Wal-Mart.

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vendredi 30 août 2013

Échange épistolaire à propos de la Charte Marois sur les valeurs québécoises ou Chronique d'une Charte annoncée

Je ne la connaissais que par Twitter et sa rapidité à retweeter bon  nombre de mes tweets. Je lui avais proposé la semaine dernière de venir me rendre visite. Elle n'a pas hésité à accepter masi plus tard. Pour l'heure je lui ai proposé un échange épistolaire (courriel). Nous venons de commencer avec justement la Charte. Je lui ai envoyé mon point de vue rapide sur la question et elle m'a répondu tout de go, somme toute de façon fort éloquente.

Bonjour Natalia/Sonia :)
 Je n'ai pas lu grand chose à propos de la Charte de Pauline Marois mais juste assez pour me faire hérisser le poil. Après Hérouxville et la commission Bouchard-Taylor, je considère que Marois fait comme si de rien était et débarque avec ce projet complètement "à côté d'la track". J'ai déjà entendu des Québécois de souche dire "On en veut des immigrants pour payer nos retraites!" Les immigrants c'est donc de la chair à canon au service des Québécois de souche? Je trouve ça honteux. J'ai longtemps travaillé à Montréal dans des usines de toutes sortes avec des immigrants, moi Québécois de souche. Les conditions de travail sont parfois dures et les trajet en bus ou métro pour se rendre sur les lieux de travail sont longs. J'ai travaillé dans des usines textiles avec des mères de famille immigrantes. On commençait à 7h le matin. Je m'imaginais que pour arriver à la "shop" à cette heure-là, elles avaient dû quitter leur domicile vers 5h30, sans avoir vu leurs enfants. Et quand elle rentraient le soir après une longue journée de travail dans des conditions parfois insalubres ou pas très loin de l'être, elle devaient s'occuper de faire à manger, les devoirs, etc. avec parfois des maris qui ne foutaient rien. Moi j'avais la liberté de ne pas être là très longtemps car je travaillais par une agence d'Emploi Canada pour du travail temporaire et occasionnelle. Donc j'étais là une semaine ou deux, parfois quelques mois. Mais elles c'était pour des années. Je trouvais ça très triste leur pauvre vie d'immigrantes où les conditions étaient parfois à peine meilleures que ce qu'elles avaient laissé là-bas dans leur pays.
L'immigration est un processus. Il est important pour un immigrant d'avoir des attaches à son pays d'origine en arrivant ici ou n'importe où. Cela prend du temps à s'enraciner et plus les conditions du pays "d'accueil" sont mauvaises plus longues sera la transition. Ce n'est souvent du reste qu'à la deuxième voire la troisième génération que se fait l'intégration entière. Si les enfants sont nés ici déjà, il y aura décalage entre eux et leurs parents. Et la génération suivante se sera intégrée. Alors demander aux immigrants de première génération d'abandonner tout sentiment d'appartenance au pays d'origine est manquer de semsibilité. Si on veut que les immigrants se sentent bien ici il faut faire en sorte qu'ils se sentent voulus, pas seulement un mal nécessaire parce que la population native diminue et qu'il y dénatalité.
Voilà pour le moment :)

Marc
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Bonjour Marc!

C'est un côté que je n'ai jamais personnellement connu, les shops du Québec, mais j'en ai déjà entendu parlé, quoique jamais dans de tels détails. Ce sont des expériences importantes à partager! Ça m'attriste que le discours du "eux contre nous" revient avec force, en oubliant que beaucoup d'entre nous ne venons pas au Québec et au Canada pour faire plaisir à qui que ce soit ni même pour profiter du système de bien-être social. La vie est en effet dure pour tout nouvel arrivant. Mes parents sont passés par des moments très difficiles en essayant d'aller de l'avant. Mon père est arrivé avec ses diplômes du Pérou, mais il a dû repartir de zéro en arrivant ici. Il a touché un peu à tout, incluant la distribution de public-sacs, alors qu'il devait aussi apprendre le français et réapprendre tout sur son domaine (il est mécanicien d'avion). Il est celui d'entre nous qui est le plus attaché à sa terre natale, mais puisque les conditions de vie au Pérou étaient pitoyables (il travaillait à temps plein sans autant pouvoir subvenir aux besoins de ma mère et moi), il a décidé de quitter le pays pour le Canada, qui demandait justement des travailleurs. Moi, je suis considérée Canadienne même par ma famille qui m'a vue quitter le vieux pays à l'âge de 3 ans, mais je m'identifie toujours difficilement au Québec de souche, même si je me débrouille mieux en français qu'en espagnol et que, traditionnellement, moi aussi je suis catholique (même si mon coeur n'y est pas). Donc, quand je vois la Charte des valeurs québécoises qui veut cacher toute différence religieuse, mis à part pour une croix ici et là question "tradition", j'ai l'impression qu'on me tourne le dos à moi aussi. Ce n'est plus une question de "neutralité" de l'état, c'est de l'intolérance. Ou plutôt le vieux coup du "je te tolère tant que je ne te vois pas". Qu'il y est un certain contrôle de l'expression religieuse chez les employés de l'état est un débat auquel je ne ferai pas objection, mais interdire tout expression religieuse est un pas contre le multiculturalisme. Quand pour soutenir ce point de vue ils invoquent l'inégalité homme-femme de certaines religions, ils semblent oublier que
  1. cela ne règle aucune inégalité,
  2. il y en a des femmes qui décident elles-mêmes de porter le voile (par exemple) au nom de leur tradition, non au nom d'une lecture misogyne du Coran ou quoi que ce soit.
Comme tu l'as dis, on ne peut pas forcer des immigrants d'arriver au Québec et de tout laisser tomber pour plaire à une charte qui se croit tout permis. Ceux qui se permettent croire simplement que si quelqu'un n'aime pas une telle chose au Québec, il ou elle n'a qu'à "retourner dans leur pays" connaissent rarement ce qui se passe en dehors de leur petit monde.
Changer de pays, repartir à zéro, c'est beaucoup de sacrifices. Souvent nous n'avons que notre identité pour nous tenir debout. Fermer l'expression religieuse ne va qu'empirer le cas des minorités qui essaient justement de s'intégrer sans renier leur identité. On croirait que de toutes les provinces du Canada, le Québec serait la mieux placée pour comprendre cela. L'inégalité homme-femme, bien existante même en dehors des religions, ne sera pas combattue en fermant la porte aux femmes qui veulent avoir le droit d'exprimer leur religion. J'ai même l'impression que chez les couples où la femme est considérée inférieure, cette charte ne fera qu'empirer leur cas.
Je suis aussi en désaccord avec l'idée d'interdire l'expression religieuse chez les enseignants. Il n'y a pas de meilleurs moyens de parler ouverture d'esprit quand un enfant ou un jeune se retrouve devant une personne différente. Cacher les différences religieuses tout en gardant la croix ici et là "question tradition" est faire passer le message que les autres religions sont mauvaises, immorales, de moindre valeur.
Je commence sérieusement à penser que le gouvernement Marois se fout de la souveraineté du Québec: un Québec "libre" doit avoir l'appuie de ses minorités, et pour cela elles doivent elles aussi se sentir libre.

C'est un peu beaucoup brouillon comme lettre. Je suis désolée! Je suis d'accord avec ton opinion. Je quitte dans une dizaine d'heures pour passer du temps avec ma mère en fin de semaine. J'espère avoir démêlé mes pensées d'ici mon retour!
À bientôt!

Natalia, ou Sonia :)

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Le zen et la Charte Marois des valeurs québécoises

La semaine dernière regardant comme toujours en rase-motte "l'actualité", je me suis retrouvé face à un article qui dès l'abord m'a hérissé le poil. On y parlait d'un Charte des valeurs québécoises, un lapin qu'on semble avoir sorti d'un chapeau en s'exclamant: "Ta la!" Je n'avais besoin de lire au-delà du premier paragraphe et du reste je n'aurais pas pu car j'étais déjà en colère au point de me lever et de faire les cent pas. Après l'édit d'Hérouxville et la commission Bouchard-Taylor, je pensais que le jeu était calmé. Eh bien, non y a des obsédés maladifs qui reviennent à la charge et brasse de nouveau la boue au fond du lac.
J'ai très hâte de voir ce que sera que cette Charte des valeurs québécoises que l'on nous promet pour le 9 septembre. En attendant je n'ai envie que de m'en moquer. Qu'entend-on au juste par valeurs québécoises qui ne sont pas des valeurs universelles? En quoi au juste sommes-nous si brillants qu'il nous faille songer même à se doter de la chose. Cette semaine pour rigoler j'ai posé un tas de questions sur Twiitter concernant la future Charte:
  • Va-t-on inclure dans la #Charte #Marois des valeurs québécoises les coupes forestières dans les parcs naturels?
  • Va-t-on inclure dans la #Charte #Marois sur les valeurs québécoises l'obligation de payer comme des cons 15 G $ d'ass.-méd. aux cies pharma?
  • Va-t-on inclure dans la #Charte #Marois des valeurs québécoises favoritisme et pots-de-vin dans l'administration des contrats publiques?
  • La #Charte #Marois des valeurs québécoises = consécration par l'État québécois de l'édit d'Hérouxville? La frilosité dans un pays froid.
  • La #Charte #Marois des valeurs québécoises. Pauline aurait-elle une voix nazillarde? La laïcité a bon dos au point de devenir l'haie cité
  • Les ombrelles interdites dans la #Charte #Marois des valeurs québécoises? Figer les valeurs et coutumes est tordu
  • Va-t-on inclure dans la #Charte #Marois sur les valeurs québécoises les moeurs bizarres québécoises sur les plages de Floride ou d'Ogunquit?
  • Va-t-on inclure dans la #Charte #Marois des valeurs québécoises les chars pas d'mufler roulant à 150 à l'heure sur les routes de campagne?
  • Ma mère (catholique d'origine) porte encore un foulard sur sa tête parfois, est-ce un signe trop ostentatoire pour la #Charte #Marois?
  • #Marois devrait lire Jung et la place du symbolisme dans nos vies, la place du rêve! Imagine... #Charte des valeurs québécoises = fascisme.
Voilà ce que m'inspire pour le moment l'idée même de la Charte et tout ce qu'elle escamotera comme soi-disant valeurs. Le vocable en soi est inique. Il ne s'agit pas du tout de valeurs mais d'un code de conduite tout au plus, comme le code de la route. Dans ce cas-ci c'est plutôt un Code de la déroute.

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dimanche 18 août 2013

Un ville en attendant

Je me suis installé à Sherbrooke. J'y avais déjà vécu en 2009-2010. Pourquoi y reviens-je? L'an dernier, de retour de Vancouver et passant l'été à Québec où je ne voulais pas rester au-delà de septembre, je me cherchais un autre point de chute. Contre toute attente je choisis alors Lac-Mégantic, surtout parce qu'une amie (qui me voulait du bien) me le proposait: "Pourquoi ne reviens-tu pas t'installer dans l'coin?", m'avait-elle soufflé à l'oreille. Je me dis alors "pourquoi pas", face à mon éternelle tergiversation. Il ne me semblait pourtant pas que Lac Mégantic soit l'endroit parfait pour exister mais je voulais bien voir ce qu'il en était. Mon objectif était d'y rester 9 mois, à savoir le bail que je signais pour un logis de la mi-septembre à la fin juin de cette année. Il n'allait rien se passer pour moi du côté de Mégantic, à part glandouiller sur le bord de l'eau, à la bibliothèque municipale, quelquefois au Musi-Café et surtout à faire mon épicerie au Métro et à en côtoyer toutes les caissières, certaines que je tentaient d'éviter car elles étaient bêtes et d'autres pour lesquelles j'utilisais de stratagèmes pour me retrouver devant elles, même si les conversations de caisse sont très limitées. Je marchai aussi plusieurs fois sur ce chemin de fer de la MMA qui allaient peu de temps après mon départ devenir l'enfer qu'il fut. 
Déjà à l'automne précédent sur la piste cyclable qui longe le chemin de fer, dès après la rue Frontenac, la rencontre parfois des immenses wagons-citernes n'engendrait pas un lot de bonheur mais plutôt d'effarement. Ces mastodontes de métal semblaient disproportionnés par rapport à la capacité des rails et des traverses vétustes à les recevoir, avec l'impression constante de danger. C'est peut-être un fierté de l'endroit que d'avoir un chemin de fer qui passe en plein centre-ville, histoire de donner l'impression qu'il s'y passe quelque chose mais ces wagons-citernes plus haut que les immeubles en contrebas laissaient perplexes. La courbe où le déraillement s'est produit ne peut être prise à 100 km/h c'est certain. Construite au XIXe siècle avec des convois qui à l'époque n'allait guère plus vite qu'une course de chevreuil et ne transportant pas des millions de litres de brut, la ligne de chemin de fer représentait comme partout ailleurs le lien le plus sûr pour aller d'une ville à l'autre. Le train était vachement plus carrossable que les routes de gravier au mieux et de boue au pire et à la moyenne qui traversaient la région. On pouvait alors espérer se rendre à Lévis en ½ journée au mieux, environ 200 km plus loin vers le nord-est avec les zigzags du train. Le train dans le centre-ville de Lac-Mégantic était devenu inutile à toute fin pratique. La jolie vieille gare qui à une autre époque était sans aucun doute un lieu de rencontre incontournable avait depuis été transformée en musée et boutique d'antiquités. L'hiver dernier j'ai vu qu'on transbordait là des billes de bois des wagons pour mettre sur des camions à destination des moulins ou de Tafisa. Il aurait fallu du reste concevoir un continuation du train depuis Tafisa vers le Maine, contournant ainsi le centre-ville. Peut-être est-ce là la solution que l'on choisira, de manière sécuritaire le long des cours d'eau, étant donné la nécessité de demeurer relativement à plat par voie ferroviaire. 
Ce n'est jamais idéal de transporter des convois de quoi que ce soit le long des cours d'eau, mais il en est ainsi de toute l'existence du chemin de fer et ce n'est pas moi qui remettrai en question l'existence du chemin de fer qui est de loin le moyen de transport le plus sécuritaire et le plus écologique en termes de ratio énergie/capacité, à regarder les nouvelles du jour un peu partout dans le monde, avec le nombre de morts et de désastres de toutes sortes et qui rarement implique un train.

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Lac Mégantic, le communiqué "langue de bois" du MDDEFP et les trouvailles de la SVP

Ayant vécu à Lac Mégantic à partir de septembre 2012 et l'ayant définitivement quitté le 25 juin dernier, je suis verni d'avoir pu échapper à cette catastrophe qui m'aurait aussi vu évacuer mon logis situé à 600 mètres du brasier. Le Musi-Café où je me suis retrouvé parfois était à 8 minutes à pied. De surcroît, l'un des logements qui m'intéressaient un peu à l'époque de la recherche de la chose était mitoyen avec le bar. Comme d'autres, hypothétiquement, je n'aurais jamais eu le temps de fuir. Cela crée chez moi des frissons d'horreur. Je suis à même d'imaginer la spectaculaire scène des wagons-citernes qui s'empilent dans un tintamarre de fin du monde et des explosions qui voient l'écoulement enflammée de ce pétrole dans la rue Frontenac, telle une coulée de lave qui cherche à se frayer un chemin dans ce plan incliné et qui broie tout sur son passage sans discrimination. Les wagons qui s'étaient empilés sur les immeubles, ces wagons que j'avais côtoyés durant des mois et qui m'effrayaient par leur dimensions colossales sur ces voies ferrés fragilisées par la pourriture des traverses de bois cloutés. Cela me semblait incongru que l'on fasse passer de tels convois là. Un déraillement d'un convoi de wagons transportant du matériel de tous genres aurait crée des dommages dans le secteur mais rien qui n'aurait pu être réparé dans des délais raisonnables, mais un convoi de wagons-citernes transportant pétrole et autres produits chimiques me laissait bouche bée en pensant à ce qui pourrait arriver. Il y a comme une indolence qui s'installe, l'habitude. Et puisqu'il ne s'est jamais rien passé de grave à cet endroit pourquoi s'en faire? Je ne sais pas du reste ce qu'en pensaient les compagnies d'assurance qui normalement établissent leurs tarification sur les base du risque. C'est d'abord de cela qu'il s'agit. Nous vivons dans une civilisation à haut indice de danger et il est miraculeux que "tout soit sous contrôle" car ce n'est pas vrai. Il est miraculeux qu'il n'y ait eu que 60 millions de morts directs attribuables à l'usage de l'automobile depuis cent ans, car lorsqu'on est sur la route, on peut se demander à quoi tient que ce ne soit pas ½ milliard de morts directs que la route aurait pu engendrer dans ce centenaire. De même en est-il donc de ces convois qui se tiennent debout sur les rails. Mais pour chaque catastrophe du type de Mégantic, des dizaines d'autres sont en suspens autant dans le sens français du mot que dans le sens anglais. Cela est mathématiquement indéniable compte tenu de la quantité de matériel roulant sur tous les continents. Bien des choses pourraient être dites et l'ont été. Bien des questionnements aussi. Parmi les dernières nouvelles, il y a cette idée louable qu'avaient eu les groupes telle la Société pour Vaincre la Pollution d'échantillonner les polluants sur lac et dans la Chaudière afin de déterminer le type de déversement auquel on avait affaire. Entre les résultats d'analyse de ces échantillons des organismes environnementaux et le communiqué du ministère du développement durable, de l'environnement, de la Faune et des Parcs, il y a de quoi se poser de sérieuses questions et se demander si on n'assiste pas à une campagne de désinformation de la part du ministère qui dit presque "tout est beau". Non mais, on nous prend pour des valises? Qu'en est-il de l'avant. Au ministère on semble ne pas avoir d'intérêt pour ce qui s'est écoulé de ces wagons, ce qu'ils transportaient. Le pétrole de schiste doit être extrait avec l'aide de centaines de produits chimiques. Ces produits chimiques se retrouve-t-ils dans le pétrole que l'on transporte? Déjà que cette soupe-là doit te faire un cloaque des sous-sol d'où ce pétrole est extrait....
A voir sur le site de la SVP et sur YouTube (lien), un vidéo simple où quelqu'un tombe dans la rivière Chaudière et en fait lever les sédiments à haute teneur de pétrole.

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