lundi 9 septembre 2013

Le goutte à goutte des changements

Le musée d'Orsay à une autre époque...
Si une personne décédée, mettons, dans les années 50 et qui pourrait soudainement revenir aujourd'hui, histoire de voir comment les choses ont changé, je m'imagine qu'elle serait éberluée. Nous n'avons pas idée de ce que cela peut être puisque nous vivons tous les jours dans notre réalité. Nous ne nous rendons pas vraiment compte au quotidien de tous les changements qui se sont produits au cours des soixante dernières années par incrément, petit à petit.
Pour chaque aspect positif des ces changements, il y a une contrepartie négative, que ce soit dans les législations nouvelles, les conditions de vie et de travail, rien ne s'ajoute en strates de manière neutre. Chaque changement aussi modeste soit-il soit nous interpelle, nous agresse ou nous oblige à s'adapter. Prenons quelques exemples. La caisse enregistreuse du magasin d'alimentation. Il y a environ 60 ans commençaient à apparaître les supermarchés. Jusque là, on allait à l'épicerie. Chaque item avait un prix qui à l'époque était inscrit avec un tampon encreur sur l'emballage. Il fallait entrer chaque prix à l'aide de boutons-poussoirs mécaniques et il fallait compter dans notre tête la monnaie à rendre une fois le paiement en argent reçu de la personne. Aujourd'hui dans les exemples les plus avancées, il n'y a plus de caissier ou caissière: nous passons nous-même chaque code-barre d'item devant une fenêtre qui scanographie et ajoute l'item à la totalité des achats que nous avons fait à ce moment-là, à cet endroit-là et nous effectuons le paiement avec une carte en plastique qui contient une puce électronique qui sert à nous identifier et à nous déduire la transaction directement de notre compte bancaire. Il y a soixante ans dans la plupart des endroits, quelqu'un spécialement affecté à cette tâche nous emballait les produits dans des sacs en papier. Aujourd'hui les cas les plus "avancées", plus personne ne nous emballe quoi que ce soit. Nous le faisons nous-même.
Cela représente à n'en pas douter des changements de tous ordres positifs et négatifs. Cela peut nous sembler aller plus vite mais nous n'avons plus de contact avec les gens. Nous pouvons facilement entrer dans un supermarché et ne plus adresser la parole à qui que ce soit. Le rapport au temps et aux gens n'est plus le même. Nous pouvons même faire les emplettes directement de notre domicile sans parler à qui que ce soit et recevoir notre commande qui nous est livré. Il n'y a même pas la nécessité de même avoir de contact direct avec le livreur. Il y a soixante ans bien sûr que nous pouvions passer notre commande au téléphone, mais il y avait interactions avec au moins deux humains: la personne à l'autre bout du fil qui prenait la commande et la personne qui la livrait et à qui on devait ou non acquitter la note.
Il y a soixante, nous pouvions ramener un item défectueux (ou autre) là où on l'avait acheté et on se souvenait de nous. Pas besoin de facture. Aujourd'hui il est rarissime que l'on puisse faire une chose pareille car plus personne ne se souvient même de nous avoir rencontré dans le magasin qui est immense et seule la facture fait office de preuve d'achat. Anonyme. Encore là, je ne dis pas que c'est nécessairement mauvais, je postule simplement que des changements de tous ordres, sur tous les plans se sont produits depuis la fin de la seconde guerre mondiale et qui ont changé nos vies, notre rapport au temps et aux individus.
Il y a soixante ans on pouvait payer avec un billet de un dollar notre passage dans un autobus à Montréal. Le chauffeur nous faisait la monnaie. Aujourd'hui non seulement on se fait coller une contravention de 219$ si l'on veut payer avec un billet de 5 dollars mais on nous descend du bus mani militari... Peu d'études existent pour montrer l'impact que tous ces changements ont sur nos vies. Nous sommes dans un domaine que l'on appelle souvent maintenant la résilience, un cran au-dessus de la résignation...
Forum mondial des sciences sociales, à Montréal du 13 au 15 octobre 2013

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dimanche 1 septembre 2013

Bourde de communication et arrogance

Si au départ, on n'avait pas sorti ce vocable de "Charte des valeurs québécoises", les choses auraient été moins incendiaires... Mais comme à son habitude le PQ et Pauline Marois "se mettent le pied dans la bouche", comme disent les Anglais. On aurait pu dire que "le gouvernement considère ajouter au Code civil des articles au sujet des accommodements raisonnables". On s'y attendait depuis la remise du rapport de la Commission Bouchard-Taylor. Pas d'quoi fouetter un chat-là. C'est un article du Devoir qui semble ramener les choses à leurs proportions correctes. Il était évident qu'un vocable comme "Charte des valeurs québécoises" allaient soulever l'ire de maints individus. On a l'impression d'avoir affaire à des amateurs. Le vocable en soi est d'une arrogance digne d'Israël qui décide de qui est Israélien. Lorsqu'on est une majorité, on a tendance à se péter les bretelles face aux autres et imposer ses prérogatives. Soit, mais lorsque l'on sera une minorité dans quelques décennies, on nous resservira notre plat froid. L'une des valeurs québécoises les plus importantes justement est de disparaître tranquillement parce que ceux/celles qui brandissent les valeurs québécoises sont les mêmes qui font en sorte qu'il n'y a pas renouvellement de générations parce qu'ils/elles veulent avoir absolument raison.

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Charles Taylor, encore plus en colère que moi

Charles Taylor
Je me rends compte avec délice que je ne suis pas le seul à être véhément envers Pauline Marois et le PQ concernant cette foutaise de "Charte des valeurs québécoises". Charles Taylor n'y va pas avec le dos de la cuillère non plus, en disant « La question est de savoir qui va rédiger cette charte. Si c'est rédigé par l'Assemblée nationale actuelle, je n'en veux pas. Ce sont des gens qui ont des idées tellement bornées…dans la plupart des cas. Ça me fait pleurer comme Québécois d'entendre ce qu'eux entendent par laïcité. ». Ouch! Il a tenu ces propos à l'émission Second regard diffusée le 17 janvier 2010, alors qu'il participait au Congrès de l'American Academy of Religion qui se déroulàit à Montréal.
Solange Lefebvre
Dans cette même émission Solange Lefebvre, titulaire de la Chaire Religion, culture et société de l'UdeM et longtemps chroniqueuse de religion au Devoir, trouve qu'il manque une instance au Québec pour traiter de la question, une sorte de commission multidisciplinaire qui réunirait des gens reconnus dans leurs milieux afin de définir de quoi on parle et d'établir les paramètre d'une code.
Je suis bien d'accord qu'il ne faut surtout pas laisser ça entre le mains de la plupart de ceux et celles qui sont à l'Assemblé nationale, qu'ils soent les représentant élus ou pas du peuple, ils sont aussi nuancés que des chars d'assaut. Ce ne sont pas des enjeux à laisser entre les mains des barbares et des opportunistes qui virent de bord selon le vent de la populace. Il faut des gens de sagesse, ce que l'on refuse désormais dans la société québécoise parce que tout se vaut, tant une cochonnerie de Wal Mart qu'un essai en littérature ou quoi que ce soit.

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Tina S. jeune guitariste française hallucinante

Tina S. a 14 ans. Elle joue de la guitare électrique, un peu de tout mais il y a des pièces sur lesquelles elle travaille sûrement avec acharnement, mais elle a aussi une oreille et un sacré talent. Je l'ai découverte au début d'août. Moi qui ne suis guère amateur de guitare électrique et surtout pas fort sur le métal, le hard rock etc. en fut quitte pour une grande surprise, un ravissement sans cesse renouvelé à la regarder jouer le 3e mouvement (presto) de l'été des Saisons de Vivaldi. Je ne suis pas le seul car depuis le début du mois, ce vidéo enregistre plus de 1,3 millions de visites! C'est peu comparé au 5 millions de "hits" que sa prestation d'Eruption de Van Halen lui a valu en deux petites semaines en mai dernier! Elle joue avec une guitare que l'on peut s'imginer de bonne qualité. Après vérification il s'agit d'une Vigier Excalibur Custom, un instrument qui coûte en moyenne quelque 3200 € !


Je viens de découvrir un article de RTL où l'on parle d'elle avec plus de détail. Ce qui me frappe dans sa prestation de ce morceau de Vivaldi qu'elle interprète, on a l'impression qu'elle traduit tout l'orchestre de ses doigts vertigineux qui ne sont pas sans rappeler les pattes d'une araignée sauteuse. Elle m'épate!
Pour mémoire, ce 3e mouvement du concerto n° 2 en G mineur, presto:

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